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CRLDHT

Tunisie : Sidi Bouzid, l’élargissement de la résistance à l’oppression

26 janvier 2011

Douze jours après le début des mouvements pacifiques de protestation sociale, M. Ben Ali campe sur ses positions et menace la « minorité d’extrémistes et d’agitateurs à la solde de l’étranger ; qui œuvrent contre les intérêts de leur pays … et qui donnent une image déformée de la Tunisie »

Plusieurs nouvelles arrestations dont celles de Me Atiya Athmouni et Ammar Amroussia. Les domiciles de plusieurs militants, défenseurs et journalistes sont encerclés par la police.

Cela fait maintenant près de deux semaines que les habitants de SIDI BOUZID se « battent », mains nus, dans la rue pour le droit au travail, à la dignité, à l’égalité du développement et au droit inaliénable à une répartition équitable des richesses du pays.

Contrairement à ce qui s’est passé il y a quelques mois à Ben Guerdane, ou il y a deux ans à Gafsa-Redeyef, beaucoup d’autres villes tunisiennes (Gabès, Sfax, Kasserine, Bizerte, Sousse, Tunis Mednine, Gafsa etc.) ont courageusement exprimé, dans la rue, leur solidarité avec la population de Sidi Bouzid, non sans reprendre à leur compte les principaux mots d’ordre scandés par leurs concitoyens :

« Le travail est un droit, bande de voleurs » ; « À bas le parti du Destour, à bas les bourreaux du peuple » ; « Travail, Liberté, Justice sociale » ; « Non, Non aux "Trabelsi", pilleurs des deniers publics », etc.

Face à ces revendications légitimes, les autorités, fidèles à leur réflexe sécuritaire pavlovien, n’ont pas hésité à tirer à balles réelles sur les manifestants, faisant un mort parmi eux, en la personne de Mohamed AMÂRI, lequel décès vient, hélas, s’ajouter à l’immolation par le feu de Mohamed BOUAZIZI et le suicide par électrocution du jeune Houcine FALAH NAJI.

C’est ainsi que le pouvoir tunisien « accueille » les doléances des déshérités et autres sans-culottes des temps modernes en Tunisie, démontrant son incapacité à faire face aux problèmes structurels (chômage massif notamment le chômage des jeunes diplômés, pauvreté galopante, enrichissement frauduleux des familles régnantes, corruption, etc.) qui gangrènent le pays depuis des dizaines d’années. Le discours donné ce soir à la télévision nationale par M. Ben Ali qui reprend l’antienne éculée, mille fois ressassée de la minorité de comploteurs de l’étranger qui menacent les intérêts économiques de la Tunisie illustre l’autisme officiel face à des revendications légitimes.

La multiplication des arrestations, l’imposition d’un siège militaire à la ville de SIDI BOUZID, le pillage des étals des commerçants par les forces du « désordre », la violation flagrante de la liberté de la presse en empêchant les seuls journaux réellement indépendant : El mawkef et Ettarik El Jadid, en intimidant les journalistes de Radio Kalima et en organisant une campagne contre la chaine El Jazira, ajoutée à la désinformation orchestrée par les médias officiels et semi-officiels qui , ainsi que l’indifférence et le mépris qu’on a pu entendre dans la bouche des ministres et des députés du régime, l’arrestation de Atiya Elathmouni porte parole de comité soutien à Sidi Bouzid et du militant politique Amar Amroussia à Gafsa sont autant des preuves irréfutables d’un « divorce » désormais consommé entre peuple de Tunisie et ceux qui le gouverne, et qui ne se maintiennent au pouvoir que par la violence illégitime, les procès fabriqués, le mensonge et l’intoxication…

En présence de ces deux Tunisie : celle qui crie sa misère et qui revendique haut et fort la dignité et la liberté, et celle qui réprime, assassine, torture, et érige la corruption et l’oppression en système de gouvernement nauséabond, le Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT), se range presque instinctivement aux côtés des déshérités et des combattants pour la liberté et la dignité, et leur exprime non plus seulement sa solidarité, mais son entière et inconditionnelle adhésion !

Le CRDLHT, :
- Exige le respect du droit au travail pour tous les tunisiens, surtout pour tous les jeunes et soutient la lutte des chômeurs diplômés
- Exige la libération sans délai de toutes les personnes arrêtées,
- Souscrit à la demande de la LTDH exigeant la mise en place d’une commission d’enquête indépendante et impartiale en vue de faire toute la lumière sur les événements,
- Exige le respect, par les autorités, des libertés d’informer et de manifester pacifiquement.

Le Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) Paris le 28/12/2010

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