Le Togo, de l’esclavage au libéralisme mafieux

Ancienne colonie allemande coincée entre le Bénin francophone et le Ghana anglophone, pays riche en matières premières, en terres fertiles et en main-d’œuvre formée pour une superficie à peine supérieure à celle de la Suisse et une population de 5 millions d’âmes, le Togo méritait bien son surnom de « Suisse de l’Afrique ».

Après une indépendance précoce, le Togo devient un « espace off-shore » où se croisent réseaux mafieux et politiques, transnationales et services secrets, chacun y allant de son avidité et de ses magouilles pour profiter de la manne des fonds publics et de l’exploitation des matières premières. Ecrasé par une dette extérieure la plupart du temps détournée et par la dictature du général Gnassingbé Eyadema, le Togo souffre avant tout d’être un pays clef de la « Françafrique ».

• Voir aussi sur le système politique togolais, le très beau livre d’Ahmadou Kourouma, En attendant le vote des bêtes sauvages, Paris, Le Seuil, 1998, 357 p.

Les « Dossiers noirs » sont issus d’une collaboration entre Agir Ici et Survie, qui mènent régulièrement, avec une vingtaine d’associations françaises, des campagnes conjointes pour « ramener à la raison démocratique » la politique africaine de la France. Afin d’en refonder la crédibilité, Agir Ici et Survie ont émis une série de propositions régulièrement réactualisées.