Liberté de la presse, responsabilité des médias, l’Afrique sur la voie de l’autorégulation

La démocratie en vigueur dans un pays se mesure, entre autres, à l’aune de la liberté d’expression de sa presse. Dans les pays en voie de démocratisation, comme en Afrique, cette liberté est fragile. Elle est parfois menacée par le pouvoir en place ou bien elle peut tout bonnement “déraper”. La presse peut en effet contribuer à exacerber des réactions xénophobes dans la population et alimenter des rumeurs dont les conséquences peuvent être dramatiques (lynchages, massacres, etc.). Afin d’éviter ces risques, des instances d’autorégulation des médias se mettent en place dans toute l’Afrique. Elles visent à faire respecter la déontologie, à préserver une certaine éthique de l’information chez les journalistes et à les professionnaliser. Ce livre reprend ces expériences d’autorégulation, dans un premier temps, dans le monde entier où les médias sont de plus en plus nombreux à s’engager dans une autorégulation volontaire à travers des pratiques variables d’un pays à un autre. Deux approches apparaissent : la première consiste à créer un cadre normatif au sein de la profession, la seconde s’appuie sur la responsabilisation des médias vis-à-vis de leur mission d’information. Dans un second temps, ce sont les expériences d’autorégulation africaines qui sont présentées avec, en particulier, l’analyse du fonctionnement de l’Observatoire de la déontologie et de l’éthique dans les médias (Odem) créé en 1998 au Bénin. Destiné aux professionnels africains et aux partenaires au développement des médias africains, cet inventaire met en avant les défis que ces instances doivent relever pour réussir leur mission : renforcer une presse libre, mais responsable !

Critique parue dans Peuples en marche, n°188, septembre 2003