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WERLY Richard

Tsunami, la vérité humanitaire

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> Editions du jubilé, décembre 2005

« Mercy » : Les anglophones y lisent un appel à la pitié, les francophones, l’expression de la reconnaissance d’un don ou d’une bonne action... Toute l’ambiguïté de l’extraordinaire élan de générosité engendré par le raz-de-marée du 26 décembre 2004 tient sur le panneau branlant de la photo de couverture de ce livre.
L’auteur, tout au long de l’année 2005, s’est rendu en Indonésie, en Thaïlande et au Sri Lanka. Il a parcouru les rivages dévastés et rencontré les victimes, les ONG, les donateurs privés et publics et il a partagé leur compassion, leur désarroi, leurs doutes et parfois leur amertume.
Il observe d’abord l’exceptionnel élan de générosité, le « tsunami de l’aide », la vitrine humanitaire des états et des ONG et les difficultés de la mise en œuvre de cette aide, pour une fois financée suffisamment.
En Indonésie, dans la province de Aceh, la solidarité indonésienne a fonctionné vite et bien mais a été noyée par le raz de marée humanitaire qui a déferlé, entraînant concurrence, surenchère, gaspillage et amoncellement de containers de dons inutiles. De plus, l’aide alimentaire casse les marchés locaux. Assez vite, les « urgentistes » sont en surnombre et incompétents sur la reconstruction. Ils devront « réaffecter » les dons vers des catastrophes moins médiatiques. Enfin, les grosses entreprises (Lafarge, Général Electric...) investissent largement dans l’aide à la reconstruction. Mais, six mois après le tsunami, les familles sinistrées souffrent de leur situation d’assistées, dans des camps de regroupement. La question de la distribution directe d’argent aux rescapés pour redémarrer se pose... mais peut-être les grosses ONG (Croix-Rouge par ex.) préfèrent-elles que les sommes reçues fructifient en banque quelques années. Point positif : un accord de paix permet à la province de sortir de trente ans de guérilla et de loi martiale.
Aceh fut l’épicentre du désastre, mais la zone de Phuket, en Thaïlande fut l’épicentre de l’émotion internationale et de la « bulle de générosité », à cause des nombreux touristes occidentaux présents et victimes. Le développement touristique, en rasant les mangroves, a été un facteur aggravant la catastrophe. Cependant la Thaïlande n’a pas sollicité l’aide internationale, peu d’infrastructures ont été détruites et la solidarité locale et nationale a été très efficace. Mais les plus pauvres, en particulier les migrants birmans sont menacés d’expulsion.
Au Sri Lanka, neuf mois après la catastrophe, les villages de regroupement, coûteux, mal conçus et implantés en retrait de la côte sont un échec. L’assistance a remplacé l’économie vivrière. Le climat politique est tendu et la guerre civile n’est pas terminée. La question de la zone des 200m déclarée inconstructible fait débat et la question des droits fonciers est brûlante.
Pour finir, l’auteur interroge les sites et les responsables des ONG pour lesquelles on peut dire que le tsunami a été une aubaine... La question de la compétence des « urgentistes » pour la reconstruction reste posée, la question de la « traçabilité » des dons aussi (11 à 15 milliards recueillis). Enfin, il appelle à prendre conscience que la solidarité n’est pas l’apanage des pays du Nord.

Notice proposée par le CRISLA (Centre de documentation sur la solidarité internationale, le développement durable, les droits humains et la pêche)

document de référence rédigé le : 1er décembre 2005

date de mise en ligne : 16 mars 2006

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