bibliotheque internationale pour un monde responsable et solidaire ritimo

Le portail rinoceros d’informations sur les initiatives citoyennes pour la construction d’un autre monde a été intégré au nouveau site Ritimo pour une recherche simplifiée et élargie.

Ce site (http://www.rinoceros.org/) constitue une archive des articles publiés avant 2008 qui n'ont pas été transférés.

Le projet rinoceros n’a pas disparu, il continue de vivre pour valoriser les points de vue des acteurs associatifs dans le monde dans le site Ritimo.

cartographie interactive >  cultures et identités  > Faire face au racisme en France et au Brésil : de la condamnation morale à l’aide aux victimes

Cultures & Conflits

Faire face au racisme en France et au Brésil : de la condamnation morale à l’aide aux victimes

  • imprimer
  • envoyer
  • Augmenter la taille du texte
  • Diminuer la taille du texte
  • Partager :
  • twitter
  • facebook
  • delicious
  • google

> Alexandra Poli, Cultures & Conflits, n°59, 3/2005, p.11-45

La lutte contre le racisme s’est considérablement développée et transformée ces dernières décennies. Influencée par l’essor de la mobilisation internationale autour de la notion de droits de l’Homme, ses orientations et ses réalisations reposent avant tout sur la culture politique nationale dans laquelle elle s’inscrit. Les débats de la conférence internationale contre le racisme, qui s’est tenue en 2001 à Durban, témoignent d’ailleurs des difficultés à trouver un langage commun sur la question face à l’hétérogénéité des définitions suivant les pays, et les groupes d’individus concernés.

Prenons le cas du Brésil et de la France. Le mythe de la démocratie raciale au Brésil semble être à l’opposé du mythe français de la République. Le premier fait de l’harmonie des relations entre les races qui serait le fruit des multiples métissages ayant marqué l’histoire du Brésil un pilier de la démocratie. Ce récit, qui s’est construit progressivement depuis l’abolition de l’esclavage ne laisse guère de place à la reconnaissance du racisme dont l’existence même est sans cesse sujette à caution. La part du racisme et la façon dont il se manifeste dans la société restent encore mal définies dans un pays dont près de 45% de la population est noire.

Le mythe républicain français, imprégné de l’esprit des Lumières, prône quant à lui la mise à l’écart de tout particularisme culturel afin d’assurer le traitement égalitaire des citoyens. Les principes républicains garantissent une vigilance et une condamnation exigeantes du racisme tout en limitant le débat sur les catégories mêmes que le phénomène met en jeu. L’impossibilité de prendre en compte les différences fondées sur l’origine, l’ethnie, ou la religion dans les statistiques limite la production d’une vue d’ensemble et conditionne la reconnaissance des discriminations raciales.

Cette toile de fond, propre à chaque pays, nous donne une première idée des difficultés pour mesurer le racisme et le combattre. Elle permet entre autres, de mieux saisir la nature du décalage que l’on observe au Brésil comme en France entre le développement d’une législation, de diverses ressources judiciaires pour lutter contre le racisme et les discriminations et leur application. Ces instruments peuvent en effet rester relativement ignorés par les institutions comme par les individus supposés s’en saisir. Lire la suite

document de référence rédigé le : 1er 2005

date de mise en ligne : 2 février 2007

© rinoceros - Ritimo en partenariat avec la Fph via le projet dph et la région Ile de France via le projet Picri. Site réalisé avec SPIP, hébergé par Globenet. Mentions légales - Contact

ritimo