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BOUVERET Patrice

L’intervention militaire en Irak : la guerre, degré zéro de la politique

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> Peuples en marche, n°185, avril 2003

La forte mobilisation internationale, tant des opinions publiques et des sociétés civiles que de certains gouvernements ou chefs d’État, n’a pas empêché Georges W. Bush - et sa clique d’affairistes, mâtinée de fondamentalistes religieux - de partir à la guerre, non pas tant pour détruire un arsenal irakien déjà bien mal en point après douze ans de sanctions internationales (embargos...) et de bombardements, que pour “venger” les États-Unis et imposer sa loi impériale à tous ceux qui auraient la velléité de vouloir s’en affranchir...

Ce retour à la guerre comme instrument de la politique marque une rupture importante par rapport à l’ordre mondial né de la Seconde Guerre mondiale. Une rupture et un échec également - un de plus ! - pour l’Organisation des Nations unies qui n’ont pas réussi à empêcher cette guerre que les “faucons” avaient programmée avant même le 11 septembre 2001 et les attentats contre les tours du World Trade Center.

Toutefois, la “nouveauté” réside plus dans le changement d’échelle - passage d’une intervention dans une zone géographique régionale à une zone planétaire - que dans un changement de nature. En effet, cette guerre contre l’Irak s’inscrit dans une logique pas si différente de celle d’un Vladimir Poutine vis-à-vis de la Tchétchénie, par exemple, ou d’un Ariel Sharon dans sa volonté de détruire toute possibilité d’existence d’un État palestinien un tant soit peu souverain... Si ce n’est que la zone d’intérêt des États-Unis coïncide avec la planète !

Pourtant, l’irruption de nouveaux acteurs - médias, ONG... - dans le concert des nations, avait créé un espoir pour une meilleure régulation de cette communauté de destin qu’est devenue la planète, cette “Terre-patrie”, pour reprendre l’expression chère à Edgar Morin...

Le retour à la realpolitik et à la loi du plus fort montre les limites du pouvoir d’ingérence citoyenne dès lors qu’il se heurte à ce noyau dur que constituent la “souveraineté nationale” et les “intérêts vitaux” des États... Limites qui doivent nous interpeller sur notre capacité, au-delà de l’organisation de grands rassemblements, à devenir également des forces de propositions alternatives, à construire une sphère publique internationale dotée d’institutions dans lesquelles les peuples, et non seulement les États, peuvent s’exprimer et disposer d’un réel pouvoir de décision et d’intervention.

document de référence rédigé le : 1er avril 2003

date de mise en ligne : 24 août 2004

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