Les notables font barrage à la polygamie

Dans le souci de préserver la discipline au sein de leur institution et de prêcher par l’exemple, les notables traditionnels du Burundi s’appliquent à eux-mêmes un code de conduite strict qui interdit notamment le vagabondage sexuel et la polygamie. Ceux qui l’enfreignent sont déchus de leur statut et mis à la porte.

"Un bon notable doit être au-dessus de tout soupçon et ne doit donc pas verser dans la dérive du vagabondage sexuel ou de la polygamie", expliquait, le 14 juin dernier, l’abbé Adrien Ntabona, président du Conseil national des Bashingantahe (notables) au Burundi. La veille, cette apolitique institution traditionnelle, qui se veut aussi garante de l’ordre et de la justice sociale, tenait son Congrès à l’échelle nationale, annuel et solennel moment de bilan et de perspectives. De purge aussi...

Depuis plus de cinq ans, le Conseil des Bashingantahe déchoit de leur statut ses membres qui enfreignent l’éthique ou le code de conduite de l’institution. Plus de 300 notables, soit 4 % d’entre eux, coupables notamment de vol, viol, faux témoignages et surtout de polygamie avérée, ont déjà fait les frais de cette sévérité. "Nous ne pouvons pas enseigner la paix, prêcher l’intégrité et la bonne conduite aux autres sans prêcher par l’exemple en étant rigoureux envers nous-mêmes. Ceux de nos membres qui ne s’accommodent pas de notre éthique sont mis à la porte de l’institution", explique Zénon Manirakiza, un des leaders des notables. Lire l’article