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Kinshasa change plus vite que ses habitants

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Grande campagne de nettoyage et strictes mesures pour organiser et sécuriser les transports en commun, les autorités de Kinshasa veulent changer l’allure de la capitale congolaise réputée pour sa pagaille et sa saleté. Mais cette petite révolution demande le concours des Kinois qui ont du mal à modifier leurs habitudes.

Lundi 10 septembre, 17 heures. Je prends place à l’avant d’un taxi-bus, qui se rend au rond-point "Victoire", à Matonge, le quartier chaud de Kinshasa, désormais nettoyé chaque matin par une équipe de salubrité de l’hôtel de ville en bleu de travail. "La ceinture, la ceinture...mets ta ceinture de sécurité", me rappelle avec insistance le "receveur" assis à l’arrière du véhicule. "Vous êtes étranger ? Ne savez-vous pas que le port de la ceinture est désormais obligatoire ?", enchaîne le conducteur, tout en tirant le bout de la ceinture qu’il passe au travers de ma poitrine.

C’est nouveau dans la capitale congolaise où les conducteurs des taxis et des bus portaient très rarement leur ceinture et entassaient les clients comme de la marchandise dans leur véhicule : cinq, voire six à bord d’un taxi ou sur un seul siège d’un taxi-bus.

Pour mettre un terme aux désordres observés dans le transport en commun et aussi à la saleté de la ville, les autorités urbaines ont lancé début juin, une campagne dite de "changement des mentalités". Une série de mesures ont été prises dans plusieurs secteurs : quatre personnes maximum à bord d’un taxi, port obligatoire de ceinture de sécurité, installation de panneaux et de feux de signalisation aux carrefours, évacuation des garages et petits marchés pirates érigés aux abords de la voie publique, éducation à l’hygiène, nettoyage régulier des carrefours et autres grandes places pour rendre la ville propre, etc.

La carotte et le bâton En quatre mois, les premiers changements sont perceptibles. Environ 2 000 policiers de roulage sont déployés à travers toute la ville pour veiller au respect des mesures routières. Équipés de motos, de radios de communication et des véhicules d’intervention, ils veillent au grain, en se montrant courtois. "Nous devons montrer l’exemple. Il nous est interdit de rançonner les chauffeurs", déclare un policier en poste au rond-point "Victoire", qui affirme recevoir désormais régulièrement une bonne ration alimentaire tous les mois.

Certains conducteurs apprécient ces nouvelles dispositions. "C’est une bonne chose. Car nous étions à la traîne. Ailleurs, comme au Congo d’en face (Congo Brazzaville, ndlr), les taximen portent toujours leur ceinture de sécurité et leurs voitures sont numérotées et bien distinguées", affirme Mazumbo Faustin. Taximan depuis 35 ans, il apprécie ces mesures, prises "pour notre sécurité", déclare-t-il.

Ceux dont les véhicules ne sont pas équipés de ceinture ne manquent pas d’imagination pour éviter d’être arrêtés et de devoir payer une amende d’un minimum de 5 000 Fc (10 $). "Je l’ai fait fabriquer. Sinon la police m’arrêterait", affirme un taximan, dont le torse est attaché par une ceinture de fortune faite d’un morceau de chambre à air d’un pneu usagé. D’autres la bouclent seulement à l’approche des carrefours réglementés par la police. Lire la suite.

date de mise en ligne : 24 septembre 2007

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