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AUPLAT Claire

Nanotechnologies, entrepreneuriat et développement durable : vers un remodelage de la démocratie technique ?

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Les entreprises qui utilisent ou produisent des nanotechnologies se comptent déjà par dizaines dans le monde. On pourrait croire que cette envolée reproduit les schémas de développement que l’on a connus avec les biotechnologies depuis une vingtaine d’années. Pour l’économiste Claire Auplat, il existe cependant une différence fondamentale entre « nanotech » et « biotech » : la prise en compte du développement durable. Explications...

L’essor des nanotechnologies est récent, mais il a une diffusion extrêmement rapide et générale, qui est en passe de transformer la société en profondeur. Aussi est-il au cœur d’un grand nombre d’initiatives, qui visent à créer de nouvelles activités économiques par l’entrepreneuriat, ou à interroger ou contester ces développements. Or il s’avère que bon nombre d’initiatives entrepreneuriales dans le domaine diffèrent notablement de celles auxquelles on a pu assister dans le passé, sur les biotechnologies par exemple. Il semble en effet que la notion de « développement durable » fasse souvent partie intégrante de la configuration même de l’entrepreneuriat en nanotechnologies. De ce fait, cette nouvelle forme de développement technologique pourrait bien contribuer à remodeler complètement le paysage des décisions politiques qui traitent de ce développement - ce que l’on appelle la « démocratie technique ».

Qu’est-ce que l’entrepreneuriat ? Parmi la multiplicité des définitions proposées, celle de Scott Shane (aujourd’hui professeur à la Weatherhead School of Management, Case Western Reserve University, Cleveland) est sans doute l’une des plus générales : il s’agit de la capacité de déceler et d’exploiter des potentiels de nouveaux biens et services. Jusqu’à ce jour, l’entrepreneuriat a toujours reposé sur la même combinaison d’innovation et de prise de risques financiers. Mais l’identification des potentiels de nouveaux marchés intègre de plus en plus fréquemment deux données : la mondialisation et le développement de nouvelles technologies. Dans les deux cas, l’entrepreneuriat prend une nouvelle dimension : celle de l’entrepreneuriat au niveau des institutions. Dans cette forme d’entrepreneuriat, ce sont généralement des institutions (spinoffs d’universités, départements Recherche et Développement à l’intérieur de grands groupes, etc.) qui assument les risques liés à l’identification et à l’exploitation de nouveaux marchés.

Deux raisons essentielles à cela : d’une part les masses financières requises excèdent de beaucoup, dans la majorité des cas, les capacités individuelles ; d’autre part, les processus de développement sont complexes et requièrent donc le travail d’équipes entières.

Le risque économique intègre l’environnement

Le concept de « développement durable » influe aujourd’hui fortement sur les choix et les orientations des institutions qui s’engagent dans le développement de nouveaux marchés intégrant les nanotechnologies. Là encore, deux raisons principales expliquent cette tendance. Tout d’abord, le concept a des racines scientifiques qui en assurent la crédibilité. En effet, la prise en compte somme toute récente de l’existence de l’environnement non comme réalité autonome mais comme composante de l’évolution de l’espèce humaine trouve ses origines dans les progrès scientifiques : c’est par exemple à partir des premières applications des capacités de calcul des ordinateurs aux manifestations complexes des flux météorologiques que l’on a pu commencer à comprendre certains phénomènes géophysiques comme la confirmation du rôle du gaz carbonique dans l’effet de serre.

date de mise en ligne : 24 septembre 2007

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