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RENAUD Pascal

Les systèmes d’information à l’heure d’internet

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> Rencontre Europe / Chine, 4 et 5 octobre 2007 - Liège, Belgique

Dans le cadre du 2ème Forum Chine Europe, la FPH (Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l’Homme) a confié à VECAM l’organisation d’une rencontre entre des acteurs chinois et européens des TIC. Une quinzaine de participants dont 6 venaient de Chine ont été reçus par la Province de Liège au Palais des Princes-Evêques, pour aborder ensemble les similitudes et les différences entre les approches européennes et chinoises des questions sociétales des technologies de l’information et de la communication.

Ressemblances et différences

Les participants ont cherché à mettre en évidence, non seulement ce qui les rapprochait, ce qui était commun en Chine et en Europe, mais surtout, ce qui distinguait les deux mondes. Il s’agissait de mettre ainsi en évidence ce qu’un partenaire, la Chine ou l’Europe, peut apporter à l’autre, comment il peut l’enrichir de sa différence. Il faut rendre hommage aux organisateurs, qui se sont placés à contre courant des habitudes diplomatiques visant généralement à mettre tout le monde au même diapason. Il faut aussi se féliciter de la posture des participants chinois qui n’ont cessé de rappeler leur intérêt pour cette approche qu’ils ont nommée "mondialisation 2.0".

Principe de précaution ?

Au-delà des différences héritées de l’écart de richesse ou de celui des taux de croissance, les participants se sont intéressés aux modes d’appropriation de l’internet par la jeunesse. La Chine, pour protéger la jeunesse de la pornographie, interdit aux moins de 18 ans de fréquenter les cybercafés. Les plus jeunes ne peuvent ainsi naviguer que chez eux ou au collège, dans des lieux où ils sont supposés être surveillés. Pour les Chinois, il s’agit là d’une l’application du principe de précaution. Pour les Européens, c’est une incursion dans la sphère privée. Pourtant ces derniers étaient tous d’accord pour regretter amèrement l’exposition excessive des enfants à la violence et la pornographie...

C’est ensuite la question de l’interdiction (par filtrage) de Wikipedia en Chine qui a permis de préciser l’approche chinoise. Pour nos interlocuteurs, une encyclopédie doit donner de hautes garanties de stabilité et de fiabilité afin que les articles puissent servir de base à la formation des jeunes. Dans beaucoup de domaines, Wikipedia est instable et peut même diffuser des erreurs manifestes. Son titre d’encyclopédie peut donc mener à des méprises. Pour leur part, les européens ont mis en valeur l’idéologie du projet, « l’économie » du partage, la libre diffusion des savoirs. Ils ont défendu les mécanismes d’autorégulation qui ont fait le succès de la formule. Ils ont aussi attiré l’attention des participants chinois sur l’effet pervers du filtrage. Inaccessible en Chine populaire, le Wikipedia chinois est donc exclusivement alimenté par des internautes de l’extérieur qui lui impriment une coloration particulière...

Gouvernance

La question, plus consensuelle, de la gouvernance internationale de l’internet a permis de mettre en évidence une contribution importante de la Chine à la diversité : la gestion des noms de domaine en chinois. Le dispositif mis en place par la Chine a fait école et sera très probablement généralisé à d’autres langues et notamment à l’arabe et au russe. Indirectement cette question a permis d’aborder la participation des ONG chinoises aux conférences internationales. Les difficultés sont multiples. Tout d’abord, les ONG chinoises sont peu nombreuses car leur création est soumise à une autorisation préalable des autorités. Ensuite, elles sont pauvres, jamais subventionnées, sans autre ressource que les cotisations de leurs membres dont le salaire moyen reste très bas comparé à celui des occidentaux. Enfin, la délégation a fait remarqué que l’entrée en Europe était très difficile... Rappelons que trois membres de la délégation chinoise se sont vus refuser le visa Schengen.

Une discussion sur les droits de l’homme sur le Net a révélé des divergences entre les européens. Doit-on notamment, redéfinir les droits fondamentaux tels que la liberté d’expression, d’association pour les adapter au Net ou conserver les mêmes règles pour ne pas risquer de perdre une partie de ces droits ? Expliquons nous. La liberté d’expression semble, à priori, plus étendue sur le Net. Mais, dans le même temps, on constate que des sites Webs sont fermés par les hébergeurs, sans préavis et sans décision de justice. Il arrive même, notamment au Royaume uni, que des sites soient fermés à la demande d’une administration étrangère (américaine par exemple) sans qu’un recours soit possible, les opérateurs se substituant aux autorités judiciaires.

Logiciels libres

Enfin d’autres questions ont été abordées plus rapidement. Les logiciels libres semblaient faire l’unanimité tant pour des raisons idéologique (économie du partage, sens du collectif, indépendance technologique) qu’économiques (se soustraire à la rente de situation de Microsoft). La formation à distance se développe rapidement en Chine. Dans l’Université d’un de nos interlocuteurs, 10 000 étudiants sont inscrits dans la filière technologique, 50 000 autres suivent les cours à distance et un accord de partenariat est à l’étude avec New York University.

Enfin l’atelier s’est terminé sur la formulation de projets d’actions communes parmi lesquels :
- La promotion des logiciels libres ;
- La formation d’un groupe de réflexion sur la gouvernance internationale de l’internet ;
- Une étude comparative sur l’usage de l’internet par les jeunes.

date de mise en ligne : 22 octobre 2007

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