bibliotheque internationale pour un monde responsable et solidaire ritimo

Le portail rinoceros d’informations sur les initiatives citoyennes pour la construction d’un autre monde a été intégré au nouveau site Ritimo pour une recherche simplifiée et élargie.

Ce site (http://www.rinoceros.org/) constitue une archive des articles publiés avant 2008 qui n'ont pas été transférés.

Le projet rinoceros n’a pas disparu, il continue de vivre pour valoriser les points de vue des acteurs associatifs dans le monde dans le site Ritimo.

auteurs > TERRAZAS Carlos O.

TERRAZAS Carlos O.

Carlos Terrazas Orellana est docteur en histoire et diplômé en études spécialisées d’ethnologie de l’Université de Paris.


La feuille de coca : millénaire et sacrée

> Risal

http://risal.collectifs.net/spip.php (...)

Selon une prophétie andine, la feuille de coca représente pour les indigènes la force, la vie, c’est un aliment spirituel qui leur permet d’entrer en contact avec leurs divinités, « Apus, Achachilas, Tata Inti, Mama Quilla, Pachamama ». Alors que pour leurs ennemis, la coca crée la folie et la dépendance...
Pendant des siècles, la coca a été considérée comme une plante miraculeuse dotée de vertus extraordinaires. Jusqu’à ce que les occidentaux se mettent à en extraire la cocaïne. La panacée s’est alors transformée en arme fatale. Les intérêts politico-économiques se sont emparés de la controverse et ont pénalisé la plante sacrée, la condamnant à disparaître.
Quand les Espagnols ont conquis les sociétés andines, ils se sont aperçus que la coca était cultivée et qu’on lui attribuait des pouvoirs magiques. Elle était intimement liée aux coutumes religieuses des populations indigènes. Selon les légendes transmises de génération en génération, Manco Kapac, l’enfant « élu » du dieu Soleil, avait apporté la coca aux hommes de l’Altiplano. Ses feuilles servaient d’offrande aux dieux de la nature. On la déposait aussi dans la bouche des défunts pour qu’ils reçoivent un meilleur accueil dans l’au-delà. Si l’usage de la coca, en dehors de ce contexte mystico-religieux, resta longtemps le privilège du souverain et de la noblesse inca, sa consommation se généralisa très rapidement à l’époque de la Conquête. Les Espagnols ne croyaient pas dans les vertus prodigieuses de la plante. Ils soupçonnaient une œuvre du démon, à cause du rôle de premier plan qu’elle jouait dans les cérémonies religieuses des populations vaincues. Un conseil réuni à Lima interdit formellement sa consommation, car elle était considérée comme une coutume païenne et comme un péché. Mais les Espagnols changèrent rapidement de conduite, en constatant que les indigènes, s’ils étaient privés de coca, n’étaient plus en condition pour exécuter les durs travaux qu’ils leur imposaient dans les mines. Alors, ils décidèrent de leur distribuer les feuilles trois ou quatre fois par jour. On leur accordait aussi de petites pauses pour qu’ils mastiquent les « boulettes » de leur précieuse panacée de feuilles vertes. Jusqu’à nos jours, la coca a gardé toute son importance chez les peuples indigènes, et on y trouve encore des traces de la vénération religieuse dont elle fut l’objet, en même temps que son pouvoir curatif et nutritionnel a été scientifiquement prouvé.  lire

date de mise en ligne : 27 octobre 2006

© rinoceros - Ritimo en partenariat avec la Fph via le projet dph et la région Ile de France via le projet Picri. Site réalisé avec SPIP, hébergé par Globenet. Mentions légales - Contact

ritimo