bibliotheque internationale pour un monde responsable et solidaire ritimo

Le portail rinoceros d’informations sur les initiatives citoyennes pour la construction d’un autre monde a été intégré au nouveau site Ritimo pour une recherche simplifiée et élargie.

Ce site (http://www.rinoceros.org/) constitue une archive des articles publiés avant 2008 qui n'ont pas été transférés.

Le projet rinoceros n’a pas disparu, il continue de vivre pour valoriser les points de vue des acteurs associatifs dans le monde dans le site Ritimo.

index des mots clés  > crise du politique carto

crise du politique

articles FR [41] EN [4] ES [7]
dossiers FR [2] ES [1]
ouvrages FR [10] ES [1]
acteurs FR [1]
campagnes FR [2] ES [1]
sites recommandés FR [1]

articles

RFI

Equateur : retour au calme après le soulèvement de la police

> Par Frédérique Misslin

L’Equateur s’est réveillé vendredi 1er octobre 2010 en état de siège après une mutinerie de policiers. Désormais, l’armée est chargée de l’ordre public. Le président Rafael Correa a été bloqué dans l’enceinte d’un hôpital pendant plusieurs heures par des policiers en colère. L’armée a fini par donner l’assaut pour le libérer. « Pas de pardon » pour ceux qui ont fomenté « un coup d’Etat ». Ferme, exalté et triomphant Rafael Correa s’est adressé à ses partisans depuis le balcon du palais présidentiel. Le chef de (...) lire

date de mise en ligne : 4 octobre 2010

Pour Nicolas Sarkozy, Thierry Henry vaut plus que trois milliards de pauvres

> Annulation de la réunion de préparation du G8-G20 avec les ONG françaises

Communiqué de presse de Coordination Sud Prenant acte des priorités du Président de la République à la veille du G8, les ONG ne participeront pas au rendez-vous avec MM. Kouchner et Joyandet ce jour. Les ONG françaises étaient invitées par le Président Nicolas Sarkozy jeudi 24 juin à 11 heures pour discuter des positions françaises pour le G8 et le G20 au Canada. Mercredi 23 au matin, elles ont été informées que cette réunion se tiendrait en réalité avec le ministre Bernard Kouchner et le secrétaire (...) lire

date de mise en ligne : 24 juin 2010

BALIBAR Etienne

Europe : crise et fin ?

> Mediapart

J’offre ici à la réflexion et à la discussion quelques thèses sur la situation européenne inspirées par les événements du dernier mois, et arrêtées à la date du 21 mai 2010. 1. La crise ne fait que commencer En quelques semaines, on aura donc vu la révélation de la dissimulation de la dette grecque avec l’aide de Goldmann et Sachs, l’annonce par le gouvernement Papandreou de la possibilité d’un défaut de paiement de nouveaux intérêts de sa dette, brutalement multipliés, l’imposition à la Grèce d’un plan (...) lire

date de mise en ligne : 27 mai 2010

Les militaires prennent le pouvoir au Niger

AP Dalatou Mamane Coup d’Etat confirmé au Niger. Un groupe de soldats mutins a annoncé jeudi soir avoir renversé le président Mamadou Tanjda, suspendu la Constitution et dissout les institutions républicaines. Le pays est désormais dirigé par une junte baptisée Conseil suprême pour la restauration de la démocratie. Quelques heures après l’attaque en plein jour du palais présidentiel, les militaires ont pris la parole à la télévision nigérienne, confirmant avoir pris le pouvoir dans la journée. "Le (...) lire

date de mise en ligne : 19 février 2010

WILLAME Jean-Claude

Point sur la situation critique en RDC

Au vu des tous récents développements en République Démocratique du Congo (menaces sur Goma et prise probable de Rutshuru par le CNDP), je me permets de vous envoyer en urgence le texte suivant : 1. En mai 2007, le Conseil de Sécurité adopte une résolution qui, pour la première fois, donne en mandat fort à la MONUC [1] désormais autorisée à utiliser la force pour venir à bout des bandes armées congolaises (y compris celle de Nkunda [2]) et étrangères (FDLR [3]). Plus question d’observation ou même de (...) lire

date de mise en ligne : 31 octobre 2008

THÉBAULT Yves

Zimbabwe, présidentielles : la violence contre les urnes

Pour avoir dirigé la guerre de libération qui a amené à l’indépendance le Zimbabwe en 1980, Robert Mugabe était considéré comme le père de la nation. Pourtant très rapidement Mugabe a mis en place un régime autoritaire.et devant.la montée de l’opposition, et notamment du MDC (mouvement pour le changement démocratique) à partir de 2000, le pouvoir a réagi par l’instauration d’une dictature. Mugabe se maintient alors au pouvoir en manipulant les élections, en arrêtant les opposants et en interdisant toute (...) lire

date de mise en ligne : 23 juin 2008

Marina Silva a démissionné du gouvernement !

> Autres Brésils

Après plus de cinq ans à la tête du Ministère de l’environnement et de nombreuses batailles menées au sein du gouvernement, Marina Silva a envoyé une lettre de démission au président Lula mardi 13 mai. Le secrétaire à l’environnement de l’Etat de Rio de Janeiro, Carlos Minc, prendra la relève. Marina Silva était à la tête du Ministère de l’Environnement (MMA) depuis le premier jour du premier gouvernement Lula. C’est l’une des figures politiques brésiliennes les plus prestigieuses au niveau international. (...) lire

date de mise en ligne : 19 mai 2008

Bangladesh, le pragmatisme forcé des élites

> Jérémie Codron, Alternatives Internationales, "La Chronique du CERI", n° 33, décembre 2006

http://www.ceri-sciencespo.com/archi (...)

Dans un pays où la transition démocratique entamée il y a quinze ans n’a pas réglé pacifiquement les conflits, les élections législatives marqueront-elles l’affaiblissement des dynasties politiques ?
Pas un mot échangé, ni même un regard. Les deux ex-Premiers ministres du Bangladesh, Khaleda Zia et Sheikh Hasina, étaient pourtant assises sous le même chapiteau pour la cérémonie annuelle de l’armée. Ce jour-là, trois militants étaient tués dans des affrontements entre leurs organisations respectives, le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP) et la Ligue Awami (AL), portant le bilan à 32 morts et 2 500 blessés depuis la démission du gouvernement BNP le 28 octobre.
Si la « transition démocratique » entamée il y a quinze ans n’a pas débouché sur une résolution pacifique des conflits entre les prétendants au pouvoir, c’est moins à cause de la haine que se voueraient Khaleda et Hasina ou d’une soi-disant « culture politique de la violence » propre à cette société, qu’en raison de l’absence de renouvellement des élites dirigeantes, et d’une criminalisation du politique qui s’est aggravée. La « transition » bangladaise prend les traits d’une « démocratie électorale » en stagnation : une ingénierie institutionnelle fut imposée en 1991 par les deux grands partis, pour sortir de la crise, qui les opposait au régime dictatorial, mais sans véritable Etat de droit ni contre-pouvoirs effectifs. Il en résulte deux situations problématiques pour un régime en démocratisation.  lire

date de mise en ligne : 7 mars 2007

Liban : présidentielle sous menace

> Yann Mens, Alternatives Internationales, n°33, décembre 2006

http://www.alternatives-internationa (...)

La violence contre les hommes politiques libanais risque de se poursuivre, voire de s’accentuer, au cours des prochains mois, car les députés doivent élire le nouveau chef de l’Etat en 2007. Et la Syrie entend faire élire son candidat.
Le sang risque de couler encore dans la classe politique libanaise au cours de l’année qui s’annonce. Car dans ce pays comme ici, la campagne pour l’élection présidentielle de 2007 a commencé. Mais avec une différence de taille. Là-bas, seuls les députés votent pour désigner le chef de l’Etat. En 2004, sous pression de la Syrie, ils avaient d’abord entériné la prolongation parfaitement exorbitante du mandat du chef de l’Etat pour trois ans. Puis ils avaient reconduit Emile Lahoud, affidé de Damas, à ce poste. Les temps ont changé. Après l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri en février 2005, la Syrie a été contrainte de retirer ses troupes du Liban. Elle tient donc encore plus qu’avant à garder le contrôle de la présidence libanaise.  lire

date de mise en ligne : 7 mars 2007

LOWY Michael

La démocratie participative peut-elle revitaliser la politique ?

> Article paru dans l’Humanité en février 2007

http://www.europe-solidaire.org/spip (...)

Depuis son origine en Grèce, la démocratie était conçue comme la participation directe de tous les citoyens aux délibérations et décisions. C’est le même principe que défendait le fondateur de la pensée démocratique moderne, Jean-Jacques Rousseau. C’est avec les grandes révolutions modernes, en Angleterre, Etats-Unis et France que la pratique de la démocratie représentative va s’établir.
Elle est, dans une certaine mesure, inévitable dans les grandes sociétés modernes. Les perversions de la représentation ne datent pas d’aujourd’hui, mais elles se sont considérablement aggravées sous le règne du néo-libéralisme : formation d’une caste politique fermée et souvent corrompue, soumission aux intérêts des élites privilégiées, exclusion des femmes et des immigrés, etc. (la liste est longue !).
La démocratie participative, telle qu’elle fonctionne, notamment dans certaines communautés indigènes auto-gérées en Amérique Latine - par exemple, dans les régions zapatistes du Chiapas - est une nouvelle forme de gestion politique qui brise avec les structures bureaucratiques officielles. C’est un exemple passionnant, mais qui se prête difficilement à une gestion à l’échelle nationale.  lire

date de mise en ligne : 2 mars 2007

CORM Georges

Pourquoi un tel soutien à un gouvernement si contesté au Liban ?

> Article initialement paru dans le quotidien espagnol La Vanguardia du 14 février 2007

Voici maintenant plus de deux mois que la crise libanaise s’aggrave sous le coup des interventions extérieures. Depuis la période 1840-1860 qui a vu une première déstabilisation du Liban sous le coup de la rivalité franco-anglaise qui secouait alors le Proche-Orient, le pays n’a pas connu une telle intensité d’interventions des pays occidentaux dans ses affaires intérieures. Le nombre de déclarations quotidiennes des dirigeants américains et européens constituent, en réalité, une ingérence certaine (...) lire

date de mise en ligne : 22 février 2007

Observatoire des Amériques

Le peuple contre la nation : mobilisations sociales et démocratie au Mexique

> Raphaël Canet, La Chronique des Amériques, n° 02, janvier 2007

L’arrivée à la présidence en 2000 de Vicente Fox et de son Parti de l’action nationale (PAN) avait été perçue comme une véritable transition vers la démocratie dans ce pays où un seul parti, le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), s’était enraciné au pouvoir depuis plus de 70 ans. Cette alternance devait soi-disant permettre de moraliser la vie politique et de démanteler, au moins partiellement, un système de corruption généralisée. Il est évident qu’un règne sans partage d’une telle durée ne (...) lire

date de mise en ligne : 9 février 2007

SOUSA SANTOS Boaventura de

« J’accuse les Australiens » : Boaventura de Sousa Santos dénonce le rôle de l’Australie dans la crise timoraise

Quatre ans après une indépendance très chèrement acquise, le Timor-Oriental est victime d’une grave crise de régime. Que la présidence, le gouvernement et le Fretilin, principal parti issu de la lutte de libération, portent ici une part de responsabilité n’aurait rien d’étonnant, tant les conditions d’exercice du pouvoir étaient difficiles dans un petit pays sorti socialement épuisé d’une occupation militaire indonésienne remarquable tant par sa durée (27 ans) que par sa brutalité (200.000 morts sur une (...) lire

date de mise en ligne : 1er février 2007

Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers monde (CADTM)

La conférence de Paris III pour le soutien au Liban : qui aide qui ?

> CADTM

Le 25 janvier 2007 se tenait, à Paris, la Conférence internationale de soutien au Liban, dite « Paris III », convoquée et présidée par Jacques Chirac. Le but officiel de cette conférence était de mobiliser une aide financière « pour soulager la dette et créer une dynamique », selon les responsables français, après la terrible guerre d’agression de l’été 2006 menée par Israël (avec le soutien des Etats-Unis) en violation de la charte de l’ONU et de multiples dispositions des Conventions de Genève régissant le (...) lire

date de mise en ligne : 1er février 2007

Syfia International

Guinée : l’épreuve de force

Près de 59 morts, des dizaines de blessés. En Guinée, la grève générale, déclenchée le 10 janvier, a été violemment réprimée par les autorités. Les manifestants demandent à présent clairement le départ du président Lansana Conté. La tension s’est accrue en Guinée où le président Lansana Conté fait face, depuis le 10 janvier à une troisième grève générale en un an. Au moins 23 personnes ont été tuées et près de 170 autres blessées, selon l’Agence France Presse (AFP). Ces chiffres portent à 33, en moins de deux (...) lire

date de mise en ligne : 26 janvier 2007

WILLAME Jean-Claude

Les élections en République Démocratique du Congo

Vous trouverez ci-dessous deux articles de Jean-Claude Willame sur les élections en RDC : le premier texte est un commentaire sur les résultats des élections législatives et le deuxième porte sur les élections présidentielles. Pour plus d’informations sur la RDC, consultez les essentiels de RITIMO lire

date de mise en ligne : 13 octobre 2006

BALIBAR Etienne , LEVY-LEBLOND Jean-Marc

Guerre en Orient ou paix en Méditerranée ?

Crise au Moyen-Orient

http://alternatives-international.ne (...)

L’origine d’un Etat ne détermine pas son destin, elle est toujours ouverte à plusieurs histoires, même si certaines - compte tenu des circonstances - paraissent après-coup plus probables que d’autres. Il arrive pourtant que l’accumulation des événements, leur interprétation dominante, les décisions prises (ou éludées) année après année, le jeu des intérêts et des idéologies qu’ils cristallisent, dessinent comme une tragique fatalité. Il faut alors un prodigieux effort d’imagination, soutenu par l’énergie du désespoir, pour concevoir une autre issue que la catastrophe.
* Paru dans "Le Monde" daté du 19 août 2006.  lire

date de mise en ligne : 23 août 2006

ZIBECHI Raúl

Brésil, Argentine : la nouvelle gouvernabilité

> Risal, Juillet 2006

http://risal.collectifs.net/spip.php (...)

Les gouvernements de Néstor Kirchner [Argentine] et Luiz Inácio Lula da Silva [Brésil] en sont à la quatrième année de leur mandat. Un temps suffisant pour commencer à évaluer les chemins adoptés et tout particulièrement, le sens profond de l’installation de gouvernements progressistes dans bon nombre des pays du continent. Malgré les conjonctures différentes qui les ont amenés au gouvernement - une crise sociétale profonde en Argentine, l’usure de l’équipe social-démocrate au Brésil -, et les discours différents qu’ils arborent, les similitudes des orientations pour lesquelles ont opté les deux principaux pays sud-américains sont étonnantes.  lire

date de mise en ligne : 19 juillet 2006

MBAYE Sanou

Problématique des conflits et mécanismes de gestion des crises politiques en Afrique

> Le Diplomate

http://www.planeteafrique.com/Web/Le (...)

En 1996 seulement, 14 des 53 pays d’Afrique ont connu des conflits armés et depuis 1970, il y a eu sur le continent africain plus de 30 guerres qui, dans leur majorité, ont été des conflits internes. Ces conflits ont été responsables de "plus de la moitié de tous les décès causés par des conflits dans le monde entier" et ont fait plus de 8 millions de réfugiés et de personnes déplacées, selon une source de l’ONU.
La plupart de ces conflits sont des « conflits de mal gouvernance » et peuvent être analysés à partir du caractère conflictuel de la participation populaire aux institutions politiques. L’auteur recommande, pour sortir de ces crises, d’associer aux solutions institutionnelles des mécanismes locaux et de garder à l’esprit le rôle de la corrélation entre l’exploitation et la gestion des matières premières d’un pays et le maintien de la paix et de la sécurité.  lire

date de mise en ligne : 29 juin 2006

JENNAR Raoul-Marc

L’Europe, ou la trahison des élites...

> Transcription d’une interview radiophonique avec Pascale Fourier (Emission "Des Sous...et des Hommes" du 30 Novembre 2004 sur AligreFM, 93.1)

http://dsedh.free.fr/transcriptions/ (...)

Une interview frappante de clarté sur le sentiment d’appartenance à l’Europe, la construction historique et philosophique de l’Europe (et non la "construction européenne" en cours depuis le traité de Rome de 1957) ou encore le déclin de l’esprit démocratique en Europe.  lire

date de mise en ligne : 17 octobre 2005

MOUSEL Michel

Enjeux et défis de la construction d’une autre Europe

> Intervention au Forum social européen, 13 novembre 2003

Le sujet qui nous réunit ce soir, c’est celui qui devrait venir en préalable à tous les débats qui commencent à agiter le monde politique et médiatique et déjà tendent à étouffer les questions de fond sous des clivages traditionnels. Il est vital que ce débat ait lieu si nous ne voulons pas que l’on s’enfonce encore un peu plus dans une crise de société dont rien de bon ne peut sortir - nous ne savons que trop - au cas où nous aurions oublié d’autres leçons de l’histoire - quelles forces sont en embuscade pour s’emparer de la perte de crédibilité de la démocratie - entretenue par ses propres acteurs.
Dans ce débat, la démarche que je voudrais proposer est la suivante : la crise qu’elle traverse ; l’Europe a les moyens de la transformer en un projet nouveau ; celui-ci doit se fonder sur le développement durable, à condition que celui-ci- soit pris dans sa totalité, qu’il soit extraverti en direction des problèmes du monde entier, et qu’il serve de vecteur à un renouvellement profond de la démocratie. L’Europe n’est ni une fin en soi, ni une entité qui s’opposera au néo-impérialisme par des moyens analogues ; la réponse, ce n’est pas l’Europe-puissance, c’est l’Europe-projet, projet pour changer le monde. Et je ferai une proposition pour commencer à concrétiser cette idée.
Crise économique, sociale, politique, institutionnelle, crise de la gestion des grands problèmes écologiques, il s’agit par-dessus tout d’une crise de conscience : à quoi servent aujourd’hui ses moyens économiques, son patrimoine et sa richesse culturelle, ses acquis sociaux, si c’est pour tout fondre dans une uniformisation régressive ? Bien sûr, le facteur principal de cette régression, ce sont les formes actuelles de la mondialisation néo-libérale.
Mais l’Union Européenne ne fait pas que la subir. Elle y participe, l’entretient, la légitime comme seule voie possible : nous sommes en présence d’un cercle vicieux mortel, qui a déjà commencé à faire des dégâts notamment en condamnant l’Europe, au mieux, à l’impuissance sur le plan international, trop souvent à se comporter en supplétif, et à s’embourber dans ses contradictions quand elle tente d’échapper à ce rôle. Et du coup elle perd sa propre identité, en son sein, et vis-à-vis du reste du monde.
Or de ce point de vue, le débat ouvert à la suite des travaux de la Convention est complètement piégé.
Sur ce qui relève de la partie purement institutionnelle, j’espère que d’autres débats que nous avons cette semaine dans le cadre du Forum nous aideront tous à y voir plus clair ; et en même temps il y a tout un accompagnement politico-idéologique dont on peut dénoncer l’inspiration ultra-libérale, non sans quelque fausse naïveté. Car le piège suprême, c’est d’avoir mixé tout cela dans un même plat : les bouchées de constitution avec les gorgées d’idéologie, qu’on voudrait nous faire avaler d’un même mouvement. Nous autres français avons connu ce type de procédé dans les années 60 qui ne furent pas les plus exemplaires de notre démocratie.
Il faut déjouer ce piège. D’abord ne pas se laisser hypnotiser . Il faut contester toute légitimité au discours politique qui a été ainsi introduit en contrebande dans un projet constitutionnel indépendamment de la réponse faite à celui-ci.
Mais, après avoir pris date pour cette contestation, avoir alerté les citoyens sur cette duperie et les dirigeants sur le fait qu’on ne s’y laissera pas prendre, le plus difficile reste à faire : amorcer dès maintenant les conditions d’une autre issue, d’une vraie alternative en termes de contenu politique et de mode d’exercice de la démocratie.

  • C’est possible, parce que les bases d’une autre orientation politique, nouvelle et crédible existent.

Quant on considère les formes actuelles de la crise européenne, on voit qu’en cherchant à reconstruire sur des bases nouvelles les rapports entre l’économique, le social et l’écologique, la référence au développement durable acquiert une pertinence insoupçonnée.
Mais attention, quand je parle de développement durable, je ne vise pas la conception abâtardie, ravalée à des catalogues de mesures environnementales, au mieux à l’exploration de quelques zones de consensus entre le management économique et la limitation des dégâts infligés aux milieux naturels - cette conception qui domine à la fois dans l’Union Européenne et dans la plupart (sinon la totalité ?) des Etats membres.
Je ne vise bien sûr pas non plus l’autre conception occidentale, tout autant centrée sur l’environnement, mais où celui-ci est instrumentalisé par les intérêts économiques dominants : ou bien la prise en compte d’un problème écologique sert ces intérêts et elle a droit de cité, ou elle les heurte et elle est combattue. Pensons à Kyoto. Bien entendu, avec son suivisme et sa frilosité, l’Union Européenne d’aujourd’hui n’impose que rarement une autre vision - voir Johannesburg l’année dernière - encore que d’heureux contre-exemples sont à méditer, notamment quand elle fait alliance avec les pays du Sud.
Cela illustre aussi concrètement l’idée que nous sommes un certain nombre à partager ici avec René Passet qu’il y a « antinomie entre le développement durable et le néolibéralisme », ajoutant que « l’économie néo-libérale ne peut s’approprier le développement durable qu’en le mutilant et le dénaturant ». La réciproque est vraie : il y a dans le développement durable potentiellement une idée mobilisatrice et même subversive, pourvu qu’on la prenne dans sa totalité : non seulement la recomposition des rapports entre l’économique, le social et l’environnemental en sorte que le premier soit au service des deux autres, mais tout ce qui va avec : changement des rapports sociaux, des modes de production et de consommation, des rapports de l’homme avec la nature, des rapports Nord - Sud. C’est cela que j’appelle « l’Europe-projet »
Encore y a-t-il une autre condition substantielle : mettre sur pieds une vraie citoyenneté active. Parce qu’elle seule peut conduire des transitions audacieuses et complexes - ça, c’est une autre leçon historique que je l’espère nous n’oublierons pas de si tôt - et parce qu’elle correspond à une aspiration collective dont nous, ici, sommes les témoins.
  • C’est possible aussi parce que c’est dans la logique du mouvement de la société civile qui se lève.

L’irruption d’une opinion publique européenne et la mobilisation massive de la société civile qui se sont opérées cette année sur des enjeux planétaires de la paix et de la guerre et des relations entre le Nord et le Sud constituent des évènements majeurs de ce point de vue ; mais ils posent du même coup plusieurs questions qui ne sont pas moins cruciales : celle de savoir comment l’Europe peut être acteur d’une transformation des rapports internationaux ; celle de l’absence de transitivité entre l’action citoyenne et la représentation politique au nom de l’Europe ; celle de la formulation des objectifs politiques, tant on a bien vu que lutter contre la guerre, ce n’est pas seulement défiler dans nos rues pour la paix.
Et cela nous ramène au développement durable, à la fois parce qu’il peut être le pivot de la définition de ces objectifs politiques répondant concrètement à la crise, et parce qu’il peut constituer le point de convergence de l’essentiel des mouvements qui mûrissent dans la société civile.
D’où la proposition de lancer une « initiative citoyenne pour un pacte de développement durable », avec l’objectif dès maintenant de relativiser le discours politique issu de la Convention, partiel et partial, sans ambition ni générosité, myope quant à l’avenir du monde.
Initiative, parce que , par souci de crédibilité de notre démarche, nous l’inscrivons dans le cadre de l’une des rares avancées du projet constitutionnel : le droit de pétition transnational pour lequel, avec les forces syndicales et associatives que nous représentons, et à condition bien sûr que toutes s’y retrouvent, le million de signatures n’est pas hors d’atteinte.
Citoyenne, parce qu’il s’agit de prendre date ici pour un processus d’élaboration collective capable de préfigurer la rénovation démocratique que nous attendons de l’Europe.
Pacte, pour utiliser ce mot avec la vigueur qui lui convient, alors qu’il a été galvaudé en médiocre mode d’emploi de tiroir-caisse. ;
De Développement Durable, sans prétendre aborder de façon exhaustive tous les sujets possibles, pour se concentrer sur ceux qui sont les plus à même de fonctionner comme leviers de ce basculement de perspective, sur lesquels l’Union peut agir rapidement, et où la maturité de la société civile européenne est déjà acquise - cf. d’autres débats de ce Forum.
J’en esquisserai cinq axes, sans d’ailleurs aucun ordre hiérarchique entre eux car ils se recoupent tous :
1° Les politiques sectorielles emblématiques du développement durable. Ce sont celles qui sont porteuses à la fois de création d’emplois, de réduction des inégalités, de protection des ressources naturelles et de respect des engagements internationaux, d’équité dans l’accès aux biens publics et de développement des services essentiels non marchands...
Je citerai d’abord l’agriculture, thème pilote de cette démarche puisque la réforme de la PAC fait déjà l’objet de propositions discutées entre organisations professionnelles et mouvements citoyens.
Il s’agit ensuite de la politique de l’énergie pour laquelle, au-delà de la place déjà reconnue (mais pas toujours faite) aux énergies renouvelables, il s’agit de reconnaître la décroissance énergétique comme nécessitant une activité socialement productive et rémunérée à ce titre.
Ainsi que de celle des transports où le laisser-aller du tout routier, amplifié par les effets prévisibles de l’élargissement, doit déclencher un véritable état d’urgence ; et parce que c’est le domaine par excellence où l’on peut supprimer le gaspillage des ressources énergétiques tout en incorporant plus de travail humain avec les droits correspondants.
Enfin le domaine de l’aménagement de l’espace, où les cercles vicieux densification/désertification, et mobilité/atteintes au cadre de vie sont en pleine dérive.
2° L’extension des droits et la sanction de leur non-respect. Il s’agit de faire jouer la synergie entre le social et l’environnemental d’au moins trois façons.
D’abord la reconnaissance prioritaire de normes européennes unifiées au niveau de « la nation la plus favorisée » en matière sociale et environnementale (minima, protection juridique, égalité hommes/femmes) ainsi que de services pour les mettre en œuvre.
Ensuite le renforcement de leur applicabilité en faisant bénéficier réciproquement droits sociaux et droits environnementaux des mêmes mécanismes juridiques, en faisant appliquer aux premiers les règles de la Convention d’Aarhus par négociation de l’extension de celle-ci- ou par interprétation européenne unilatérale, et en incorporant les droits environnementaux dans la Charte des Droits fondamentaux.
Enfin affirmer la compétence du niveau européen pour toutes ces matières pour « liminer tout dumping social, fiscal ou environnemental et instituer un droit de grève de niveau européen.
3° Une diplomatie fondée sur les Droits de l’Homme et une coopération internationale affichant la volonté de réciprocité et de partage dans l’action pour le développement durable entre le Nord et le Sud, s’agissant :
- des objectifs (et non prétention du nord à posséder seul la sagesse en la matière !) ;
- des moyens d’action, y compris par inclusion dans chacune des politiques sectorielles internes d’un volet relatif au transfert des connaissances, des apprentissages, des formations ;
- des ressources financières : mise en place de fonds internationaux pour le développement durable et, j’ajouterai : démonstration d’une volonté de respect des engagements pris dans un cadre onusien (Kyoto, Millenium, Johannesbourg...) et rupture avec le G8 sans lesquelles les postures favorables au multilatéralisme n’apparaissent que comme de nouvelles hypocrisies occidentales.
4° Bien sûr des règles économiques, mais rendues compatibles avec ces objectifs, le pacte pour le développement durable impliquant une révision fondamentale du pacte de stabilité que beaucoup jugent déjà nécessaire, où l’on ne confond pas stabilité et immobilité, où le budget n’exclut pas le long terme ; ni la monnaie, l’investissement pour les générations futures ; ni la fiscalité, la justice sociale ou la prévention des risques écologiques. Permettant la transition de la croissance au développement, par exemple en soumettant les grandes orientations de politique économique à l’ évaluation en termes de développement durable avec la participation des acteurs concernés. Appuyant le développement d’une économie de la solidarité et de l’équité à la fois interne et à l’international.
5° Un minimum de cohérence institutionnelle pour le développement durable et la démocratie... Voici un exemple des blocages qu’on rencontre aujourd’hui. Au printemps dernier, Madame Margot Wallström, commissaire à l’environnement et à qui le développement durable est attribué en quelque sorte comme annexe à sa compétence principale, avait proposé au Président de la Convention d’adjoindre à son œuvre constitutionnelle un « protocole sur le développement durable ». Elle fut poliment invitée à oublier ça, dans un contexte où : a) elle n’eut guère de soutien de la Commission, et b) le soutien d’associations qui privilégient le lobbyisme s’est révélé inopérant.
Sans empiéter sur les autres débats de caractère institutionnel, quatre conditions doivent être réunies en se servant ou non du nouveau dispositif constitutionnel selon le sort qui lui sera réservé.
Une autorité transversale au sein de l’exécutif européen chargée du développement durable ; abolition de l’unanimité pour les matières qui ont trait à chacune des politiques évoquées ci-dessus - y compris les moyens financiers d’accompagnement, bien sûr ; application de la codécision à ces mêmes matières ; et surtout, ouverture d’espaces pour que les citoyens puissent s’exprimer directement et articuler le niveau local du développement durable avec les autres niveaux et tout particulièrement européen. Ce que nous essayons de faire en termes de démocratie participative dans le cadre des Agendas 21 locaux doit-il s’arrêter là ? Et d’ailleurs, si nous avons des sortes d’Etats Généraux du Développement Durable au niveau local, n’auraient-ils pas vocation à traiter aussi des questions des autres niveaux ? Il serait dès lors légitime que ceux-ci, notamment l’européen , mettent en place un processus de remontée de l’initiative du »bas » vers le »haut », et reconnaissent d’autre part explicitement le droit à une expression autonome de la société civile. Si j’en juge par les débats du Forum des Autorités locales, il y aura de plus en plus de soutiens à cette revendication.
Tels pourraient être les grandes lignes de l’Initiative citoyenne pour un pacte de développement durable et à débattre, justement dans les formes qui viennent d’être évoquées. Avec les forces syndicales, associatives et autres que nous représentons, coalisées autour d’un projet où toutes se retrouvent, le million de signatures n’est pas du tout hors d’atteinte !
L’union Européenne est un univers de paradoxes. De même que l’Europe a inventé la démocratie et les droits de l’homme, mais aussi l’impérialisme prédateur , l’Union européenne a accompagné la plupart des dérives de la mondialisation néo-libérale, et en même temps, elle en détient l’antidote - une possible transition vers le développement durable - et le moyen de celle-ci - la mobilisation de la société. Ce sont les citoyens qui peuvent choisir Dr Jekyll ou Mr Hyde.
L’Europe ne veut plus être seulement un marché, mais ne sait pas encore très bien quoi d’autre ? Poussons la à faire place au citoyen et non au seul consommateur de marchandises, à restaurer et défendre les biens publics notamment environnementaux, à retrouver sa capacité de transformation sociale. Et à faire cause commune avec toute partie du monde où règne la pauvreté. Elle manifeste depuis l’origine une défiance maladive à l’égard de tout ce qui est processus démocratique, mais quelle que soit l’étroitesse des ouvertures qu’elle fera, ce sera à nous de nous y engouffrer.  lire

date de mise en ligne : 17 octobre 2005

EFONDA EFOLOTE Boongi

L’instabilité politique : cause majeur de l’afflux des réfugiés en Afrique

> Mouvements et enjeux sociaux, revue de la Chaire de dynamique sociale de l’Université de Kinshasa, n°003, janvier-février 2002, PDF, 7p.

http://www.grandslacs.net/doc/3286.p (...)

Le continent africain est le premier producteur de réfugiés au monde (15 millions au 1er janvier 2003 selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés). On convoque souvent pour justifier ces chiffres des causes économiques (absence de structures économiques viables, inégale répartition du produit national, conséquences des ajustements structurels imposés par les Institutions financières internationales), et des causes socio-culturelles (graves violations des droits de l’homme, insatisfaction des besoins primaires, intolérance et intégrisme religieux, répression des mouvements d’émancipation). Selon l’auteur les véritables causes sont politiques, sur ce continent où le pouvoir politique est souvent accaparé par une classe dominante, où le monopartisme, le clientélisme et les dérives autoritaires sont fréquentes et où les affrontements armés touchent directement ou indirectement un tiers de ses 54 Etats.  lire

date de mise en ligne : 9 mai 2005

GEMDEV

L’Etat en Afrique : indigénisations et modernités

> Cahiers du GEMDEV, n°24, Juin 1996

http://www.gemdev.org/publications/c (...)

Les contributions à ce numéro des Cahiers sont regroupées autour de trois "besoins d’Etat" constatés. La première partie aborde ainsi la question des conditionnalités et des divergences entre bailleurs de fonds face à l’Etat africain. La deuxième montre que le "besoin de légitimité" ne peut être trouvé que par l’indigénisation de l’Etat. Enfin, la troisième partie questionne la notion de sécurité.
Certes très universitaire et académique tant dans son fond que dans sa forme, ce numéro des Cahiers du GEMDEV propose des réflexions pertinentes sur l’Etat africain.
Sommaire

  1. Les différentes manières de conjuguer la recherche de l’efficacité selon les bailleurs de fonds
  2. Successions politiques et décentralisation : la légitimité comme notion « transitive »
  3. Diverses facettes d’un besoin de sécurité
  4. Premier bilan
 lire

date de mise en ligne : 14 février 2005

Association Internationale de Techniciens, Experts, Chercheurs (AITEC), BAUBY Pierre

Le néo-libéralisme et son impasse

> Intervention lors du séminaire théorique "Service public et mondialisation" organisé par l’AITEC, 30 mars 1998

http://aitec.reseau-ipam.org/spip.ph (...)

« Depuis la "révolution conservatrice américaine" et l’offensive néo-libérale, dont les effets ont été accentués avec l’écroulement du "socialisme réel" des pays de l’Est, il est devenu quasi honteux de défendre et de promouvoir une action publique volontaire. La nouvelle orthodoxie prétend cantonner le rôle de l’État moderne, et plus généralement de toute instance publique, à celui d’« État minimal » et exalte les vertus d’un marché-roi idéalisé. Nombreux sont ceux qui ont intériorisé le syndrome de l’“État-modeste”.
« Cependant on ne peut se contenter d’une critique globale du néo-libéralisme, car le succès de ses thèses vient de ce qu’elles mettent l’accent sur de réels problèmes. Dans notre pays le vent libéral et les excès de l’“étatisme à la française” s’auto-aliment et le néo-libéralisme n’est fort que de la faiblesse de ceux qui s’y opposent, il occupe le vide laissé par les échecs et les impasses de ceux qui ont survalorisé l’État comme instrument du changement social. Dans chacun des arguments présentés par les thèses libérales il y a une part de vrai, et c’est le fait de refuser d’apporter des réponses qui permet de présenter le libéralisme comme une alternative globale. Il faut donc accomplir deux tâches à la fois : une critique globale du néo-libéralisme dans toute sa complexité, et une correction des excès de l’étatisme. »

 lire

date de mise en ligne : 20 septembre 2004

SALAMAND Bernard

Mondialisation, crise du modèle démocratique : ce monde peut-il être gouverné ?

> Peuples en marche, n°188, septembre 2003

D’un côté une mondialisation qui dépossède de fait les Etats d’une part de leur capacité à gouverner et à agir, de l’autre une crise de la légitimité, y compris dans les régimes de démocratie formelle. Est-il aujourd’hui nécessaire de déplacer à un niveau supra-étatique les moyens de gouverner ? Si oui, à quelles conditions ce nouveau pouvoir peut-il s’exercer au nom d’un intérêt collectif, “planétaire” ? La question de la “gouvernance” mondiale - le terme fait florès - se pose avec acuité. Et avec une certaine urgence.  lire

date de mise en ligne : 9 septembre 2004

Bibliographie sur la gouvernance

> in Peuples en marche, n°188, septembre 2003

Ouvrages CALAME Pierre, Repenser la gestion de nos sociétés : 10 principes pour la gouvernance du local au global, (sous la dir. de), Paris, Editions Charles Léopold Mayer, 2003, 96 p. LAROCHE Josepha, Mondialisation et gouvernance mondiale, IRIS, 2003, 264 p. CALAME Pierre (sous la dir. de), Pour une gouvernance mondiale efficace, légitime et démocratique, Paris, Editions Charles Léopold Mayer, 2003, 200 p. PISANI-FERRY Jean, JACQUET Pierre, TUBIANA Laurence, Gouvernance mondiale. Rapport de (...) lire

date de mise en ligne : 16 août 2004

MOREAU DEFARGES Philippe

Gouvernance - Une mutation du pouvoir ?

> in Le Débat, n° 115, mai-août 2001, p. 165-172, note de lecture

http://www.philosophiepolitique.net/ (...)

« Le texte de Philippe Moreau Defarges est une analyse sémantique qui parcourt les discours publics des 10 dernières années. Il s’inscrit dans une série d’articles publiés par Le Débat depuis novembre 2000, sous le titre "Points et contrepoints" : série qui "s’efforce de rendre compte de l’époque à partir du langage qu’elle parle". »
Selon P. Moreau Defarges, la dynamique de la gouvernance est d’abord celle d’une dévaluation du rôle de l’Etat face à l’accomplissement du bonheur individuel.
Il propose ainsi 3 « clefs généalogiques » pour analyser ce discours de la gouvernance : la notion de « gouvernance d’entreprise » ; celle de « bonne gouvernance » ; celle de « gouvernance globale ».  lire

date de mise en ligne : 19 juillet 2004

HELLMAN Joel, KAUFMANN Daniel

La captation de l’État dans les économies en transition : un défi à relever

> in Finances & Développement, revue du FMI (Fonds monétaire international), septembre 2001, pp.31-35, 5p.

http://www.imf.org/external/pubs/ft/ (...)

« La notion de corruption fait venir à l’esprit l’image du bureaucrate qui extorque des bakchichs d’individus et d’entreprises sans défense simplement “pour faire avancer leur dossier”. Ce qui revient à dire que l’État soutire des rentes à l’économie au profit exclusif des politiciens et des bureaucrates. Cette approche a fortement influencé l’analyse et l’évaluation de la corruption ces dernières années. Les recommandations qui en découlent privilégient une réduction du pouvoir discrétionnaire des autorités publiques afin d’éliminer les possibilités de pots-de-vin.
[...]
« Nous entendons par captation de l’État les efforts que déploient les entreprises pour modeler les lois, politiques et réglementations à leur avantage en soudoyant les responsables publics. »
Un exemple de la manière dont les institutions de Bretton Woods interprètent la notion de « bonne gouvernance ».  lire

date de mise en ligne : 19 juillet 2004

FROMONTEIL Paul

La « gouvernance », ou la privatisation du pouvoir

> in L’Humanité, 14 mai 2003

http://www.humanite.presse.fr/journa (...)

« Dans les discours de Jean-Pierre Raffarin, la "proximité" et la "simplicité" sont l’expression populaire d’un concept qui traverse toute l’action gouvernementale et la pensée libérale : la "gouvernance". Ce mot, issu du mode de pensée anglo-saxon, apparaît dans les années quatre-vingt-dix et son emploi se généralise rapidement, notamment dans le langage institutionnel européen et mondial. Ce concept est omniprésent avec toutes ses déclinaisons politiques et idéologiques : du mondial au local, de l’entreprise aux rapports sociaux (de la gestion institutionnelle à la quotidienneté). C’est la réponse libérale aux données nouvelles qui conduisent à repenser en profondeur les rapports des hommes, de la société et du monde. C’est le cour des projets politiques du gouvernement Raffarin, pas seulement en ce qui concerne la décentralisation, mais la refondation sociale chère au MEDEF. Il est tout autant au centre des axes de réflexion de la Commission européenne. Ce concept permet de croiser le néolibéralisme et le social-libéralisme, pour nourrir des réponses politiques sur tous les terrains où l’ordre actuel des choses est profondément bouleversé. »  lire

date de mise en ligne : 19 juillet 2004

LE ROY Étienne

Gouvernance et décentralisation, ou le dilemme de la légitimité dans la réforme de l’État africain de la fin du XXe siècle

> Paru dans GEMDEV (éd.), Les avatars de l’État en Afrique, Paris, Karthala, 1997, p 153-160

http://www.dhdi.free.fr/recherches/g (...)

« Sur la base d’une structure tri-fonctionnelle associant à chaque échelle internationale, nationale et locale un type de “besoin d’Etat” spécifique, ce groupe de recherche a posé qu’à l’échelle nationale c’est un besoin de légitimité qui apparaît comme le premier facteur à prendre en considération à l’époque contemporaine. Outre le besoin d’efficacité émis à l’échelle internationale et le besoin de sécurité ardemment recherché par les acteurs locaux, il y a un déficit fondamental de légitimité à combler pour que les sociétés retrouvent à l’échelle de la nation en construction leur capacité à se situer dynamiquement dans l’histoire. »  lire

date de mise en ligne : 19 juillet 2004

CANET Raphaël

Réflexion croisée sur les concepts de société civile et de communauté politique

> Chaire de recherche du Canada en Mondialisation, Citoyenneté et Démocratie, Université du Québec à Montréal (UQAM), 2002, 17p.

http://ieim.uqam.ca/spip.php?article (...)

Qu’est-ce que la communauté politique ? Joue-t-elle encore aujourd’hui les deux fonctions fondamentales aujourd’hui de représentation et de légitimation ? Quelles sont les critiques dont elle fait actuellement l’objet du fait de la supposée non-pertinence des fonctions qu’elle est censée assumer ?  lire

date de mise en ligne : 19 juillet 2004

ARATO Andrew, COHEN Jean L.

Un nouveau modèle de société civile

> Introduction de leur ouvrage Civil Society and Political Theory, MIT Press, 1992

http://www.rqiiac.qc.ca/fr/actualite (...)

« Trois débats semblent dominer les polémiques qui ont agité ces quinze ou vingt dernières années. Le premier fait suite à une controverse plus ancienne, propre à la théorie de la démocratie et qui s’organise autour d’une controverse opposant les partisans du modèle de la démocratie élitaire, à ceux de la démocratie participative. Le second débat, géographiquement circonscrit à l’Amérique du Nord, oppose « le libéralisme (des droits) » au « communautarisme ». Le troisième débat, qui oppose les néoconservateurs partisans du marché libre aux défenseurs de l’Etat providence, a nourri une vaste controverse de part et d’autre de l’Atlantique. Le contexte en est évidemment fourni par la crise patente de l’Etat providence, qui a émergé dans la conscience politique au milieu des années 70. [...]
« Ces trois débats sont évidemment liés entre eux. Néanmoins, chacun d’eux s’est cristallisé en un ensemble distinct d’antinomies, toutes également stériles. Personne toutefois ne semble avoir encore pris conscience que le discours, certes hétérogène et relativement dispersé par lequel la société civile marque son renouveau, puisse intervenir dans ces débats eux-mêmes et servir à en résoudre les contradictions. Aussi les auteurs se proposent-ils de résumer ces discussions. »  lire

date de mise en ligne : 15 juillet 2004

PUTNAM Robert D.

La société civile en déclin : pourquoi ? Et après ?

> Conférence John L. Manion, Centre canadien de gestion, Ottawa, 22 février 1996, 34p.

http://collection.nlc-bnc.ca/100/200 (...)

Robert Putnam a présidé un groupe de travail pour la commission trilatérale sur la revitalisation de la démocratie, qui s’intéressait au mécontentement général face au fonctionnement des systèmes politiques dans les démocraties et à la perte de confiance du public à l’égard des politiciens, des dirigeants et des institutions.  lire

date de mise en ligne : 15 juillet 2004

DE BRIE Christian

Etats, mafias et transnationales comme larrons en foire

> in Le Monde diplomatique, avril 2000

http://www.monde-diplomatique.fr/200 (...)

« Abandons de souveraineté et mondialisation libérale - permettant aux capitaux de circuler sans contrôle d’un bout à l’autre de la planète - ont favorisé l’explosion d’un marché de la finance hors la loi, moteur de l’expansion capitaliste, et lubrifié par les profits de la grande criminalité. Partenaires associés sur l’archipel planétaire du blanchiment de l’argent sale, gouvernements, mafias, compagnies bancaires et sociétés transnationales prospèrent sur les crises et se livrent au pillage du bien commun en toute impunité. Avec, de temps à autre, des opérations “poudre aux yeux” pour donner l’impression de lutter contre des paradis bancaires et fiscaux en pleine expansion, que les gouvernements, s’ils en avaient véritablement l’intention, pourraient mettre hors d’état de nuire du jour au lendemain. A la “tolérance zéro” prônée un peu partout à l’encontre des petits délinquants de la précarité et du chômage répond la “répression zéro” des grands criminels de l’argent. »  lire

date de mise en ligne : 12 juillet 2004

TELO Mario

L’Europe et la gouvernance du monde après le 11 septembre

http://www.europarl.eu.int/pes/globa (...)

L’effondrement des Twin Towers et la hausse de 15% du budget américain de la défense sont les symboles de la fin de la période d’optimisme sur la globalisation pacifique, période ouverte, selon l’idéologie dominante des année 90, par la fin de la guerre froide.
L’article interroge les mutations en cours au niveau du système politique international, les hiérarchies mondiales, les relations Nord-Sud et spécialement les relations transatlantiques.
Selon l’auteur, les événements tragiques du 11 septembre et la crise internationale en cours auront des effets durables sur les systèmes de gouvernance globale. Le rôle international de l’UE, soumis à un challenge sans précédent depuis ses origines, va connaître des mutations substantielles, l’évolution de l’UE et celle du système international se conditionnant mutuellement beaucoup plus que dans le passé.  lire

date de mise en ligne : 2 juillet 2004

DOSTALER Gilles

Hayek et sa reconstruction du libéralisme

> Cahiers de recherche sociologique, n°32, 1999, pp.119-141

Friedrich Hayek a joué un rôle majeur dans la reconstruction d’une pensée libérale originale qui s’oppose, en particulier, à l’interventionnisme keynésien. L’article retrace l’itinéraire de cet homme qui, d’abord vaincu par Keynes, a vu ses idées triompher dans les dernières années de sa vie.
L’auteur se penche ensuite sur les fondements du libéralisme de Hayek, en évoquant sa conception de la connaissance et sa théorie des ordres spontanés, sur lesquels s’appuie son rejet du socialisme et de la planification.
Il examine enfin sa conception de l’État et des rapports entre l’État et l’économie et montre que le libéralisme de Hayek a, dans la mouvance libérale actuelle, souvent qualifiée de néolibérale, des caractéristiques singulières qui le distinguent de plusieurs autres courants.  lire

date de mise en ligne : 1er juillet 2004

ATTAC

De la gouvernance ou la constitution politique du néo-libéralisme

> ATTAC, mai 2001

http://www.france.attac.org/spip.php (...)

On ne voit souvent dans la gouvernance qu’un simple changement de style dans la manière de gouverner sans que cela suppose un changement politique fondamental. Au contraire, selon l’auteur, le changement de modèle politique que la gouvernance entraîne de manière plus ou moins avouée possède les caractères d’un véritable processus constituant dont le but est de donner une sanction politique et légale aux réalités économiques et sociales créées de façon volontariste par 30 années de néo-libéralisme. Ainsi, cet art du « gouverner sans gouvernement » pourrait-il conduire à une disparition de l’État comme instance de détermination de l’intérêt public et à la substitution des normes légales par des formes flexibles de régulation.  lire

date de mise en ligne : 1er juillet 2004

TSHIBAMBE Ngoie

La mondialisation, la faillite du développement et les conditions de vie en Afrique

http://canarias.indymedia.org/userme (...)

L’Afrique n’est pas homogène. Ainsi les Etats africains devraient-ils être vus plus sous la forme de leur différenciation en cours que de leur ressemblance imaginaire.
Deux points structurent le déroulement de cette analyse. Dans un premier temps, la détermination du contenu de la notion de mondialisation ; dans un deuxième temps, l’analyse les contradictions de la faillite du développement de l’Afrique, et plus particulièrement de la République Démocratique du Congo.  lire

date de mise en ligne : 14 mai 2004

La crise du politique

> Agir, n°3, mars 2000 (Dossier Société de stratégie)

http://www.societe-de-strategie.asso (...)

Dossier constitué d’une série d’articles :
- « Voir autrement le monde », par Andreu SOLÉ, sociologue et professeur à HEC ;
- « L’avenir de l’Etat », par Michel ROCARD, ancien Premier ministre, président de la Commission de l’emploi et des affaires sociales du Parlement européen ;
- « La responsabilité politique », par Chantal DELSOL, professeur de philosophie à l’uiversité Marne la Vallée ;
- « La mondialisation, nouvel alibi du renoncement politique », par Henri GUAINO, ancien commissaire Général du Plan ;
- « Les valeurs de la République », par Jean PICQ, ancien secrétaire général de la Défense nationale, conseiller Maître à la Cour des Comptes
- « La Refondation du monde », par Jean-Claude GUILLEBAUD
- « L’Avenir de la liberté », par Jean-Marie GUEHENNO  lire

date de mise en ligne : 14 mai 2004

BOURDIEU Pierre

Le mythe de la "mondialisation" et l’Etat social européen

Pierre BOURDIEU

> Intervention à la Confédération générale des travailleurs grecs (GSEE) à Athènes, en octobre 1996, in Contre-Feux, 1998

http://www.homme-moderne.org/societe (...)

« L’État est une réalité ambiguë. On ne peut pas se contenter de dire que c’est un instrument au service des dominants. Sans doute l’État n’est-il pas complètement neutre, complètement indépendant des dominants, mais il a une autonomie d’autant plus grande qu’il est plus ancien, qu’il est plus fort, qu’il a enregistré dans ses structures des conquêtes sociales plus importantes, etc. Il est le lieu de conflits (par exemple entre les ministères financiers et les ministères dépensiers, chargés des problèmes sociaux). Pour résister contre l’involution de l’État, c’est-à-dire contre la régression vers un État pénal, chargé de la répression, et sacrifiant peu à peu les fonctions sociales, éducation, santé, assistance, etc., le mouvement social peut trouver des appuis du côté des responsables des dossiers sociaux, chargés de la mise en œuvre de l’aide aux chômeurs de longue durée, qui s’inquiètent des ruptures de la cohésion sociale, du chômage, etc., et qui s’opposent aux financiers qui ne veulent connaître que les contraintes de la « globalisation » et la place de la France dans le monde. »  lire

date de mise en ligne : 14 mai 2004

TAVARES Pierre Franklin

Pourquoi tous ces coups d’Etat en Afrique ?

> Le Monde diplomatique, janvier 2004

http://www.monde-diplomatique.fr/200 (...)

L’Afrique subit avec une acuité particulière les déstabilisations politiques et sociales dues à la mondialisation. En effet, déjà fragiles, les jeunes Etats indépendants ont hérité d’une souveraineté chancelante que la domination des multinationales et la dislocation des sociétés sous l’effet des politiques d’ajustement structurel ont achevé de réduire à néant. Ainsi, la puissance publique devient une fiction dont on cherche à tirer profit et le coup d’Etat un mode naturel de conquête du pouvoir.  lire

date de mise en ligne : 15 mars 2004

© rinoceros - Ritimo en partenariat avec la Fph via le projet dph et la région Ile de France via le projet Picri. Site réalisé avec SPIP, hébergé par Globenet. Mentions légales - Contact

ritimo